Article

Santiago Ramón y Cajal, premier cartographe du cerveau

Ramón y Cajal

Le neuroscientifique, histologiste et artiste espagnol Santiago Ramón y Cajal (1852-1934) était fasciné par le cerveau. Ses représentations complexes et très soignées du fonctionnement interne du cerveau sont encore utilisées en neurosciences pour décrire l’architecture neuronale qui sous-tend la mémoire et la pensée humaine.

En 1877, Santiago Ramón y Cajal, médecin militaire dans l’armée espagnole, acquiert un microscope sur ses fonds propres. À partir de ses observations, il dessine à main levée les minuscules structures du cerveau, notamment les cellules nerveuses ou neurones.

Il s’appuie sur une technique mise au point par le médecin italien Camillo Golgi, qui a le premier eu l’idée de colorer en noir les neurones, ce qui avait pour effet de les distinguer des cellules environnantes rendues transparentes. Cajal a perfectionné cette technique en l’exploitant pour cartographier le système nerveux central et en créant un catalogue remarquable de dessins détaillés et méticuleux, couvrant de nombreuses espèces et zones du cerveau.

Cajal est parti de l’hypothèse – qui ne sera scientifiquement démontrée que dans les années 1950 – que les neurones du cerveau étaient en contact, mais ne se touchaient pas. Connue sous le nom de théorie du neurone, elle stipule que chaque neurone du cerveau est distinct et que les neurones communiquent par le biais des synapses. En 1906, Cajal et Golgi reçurent le prix Nobel de physiologie ou médecine. Cajal fut le premier scientifique espagnol couronné par ce prix.

En 2017, les archives de Ramón y Cajal (manuscrits scientifiques, dessins, peintures, photos, correspondance…) ont été inscrites au Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO. Par la suite, des appels ont été lancés pour que les archives culturelles de Cajal bénéficient d’un espace permanent dans un musée dédié afin de mettre en valeur ses découvertes et leur influence sur les neurosciences.

Son œuvre continue de jeter un pont entre la science et l’art : en 2020, des bénévoles de six pays ont collaboré au projet de broderie Cajal. Ils ont créé 81 broderies à partir des dessins de Cajal, broderies qui ont ensuite été exposées lors du forum virtuel FENS 2020 et reprises en 2021 par The Lancet Neurology en première page de couverture.

Faut-il avoir peur des neurosciences
UNESCO
janvier-mars 2022
UNESCO
0000380264